On pourrait dire que le Ramain c'est la pédagogie :
- du risque puisque le progrès se fait par l'essai et erreur ; elle permet de faire, de se lancer et d'oser ;
- prenant en compte la globalité de l'être dans ses dimensions tant intellectuelles que motrices et émotionnelles en lien avec son environnement ;
- de l'engagement, car elle implique l'animateur : ni aider, ni imposer mais vivre l'expérience et la guider ;
- centrée sur la relation du sujet à lui-même et à son environnement, présent, "ici et maintenant" ;
- de l'ouverture à soi et aux autres. Elle passe par la cassure, l'abandon progressif des préjugés, des habitudes, des stéréotypes et conduit à plus de tolérance.
Tout l’essentiel des travaux de Simonne RAMAIN s’enracine dans sa volonté d’exister après sa grave maladie. Rechercher en soi ce qui "fait vie".
Conséquences d'une géniale intuition, les moyens qu'elle s'est donnée pour cette recherche, ont ensuite été expérimentés auprès des personnes présentant ou pas de handicaps particuliers (enseignement, formation, éducation spécialisée).
Le Ramain est une pédagogie de la relation, en ce sens qu'il place la personne en situation de confrontation avec ses émotions, son schéma corporel, ses fonctions cognitives, ses représentations et son environnement. Cette confrontation "requiert une pédagogie de l'expérience qui permette une implication totale du sujet dans les différentes situations". Germain FAJARDO souligne que c'est à cette condition que s'effectuera l'intégration des expériences qui rendra possible la structuration de la personne.
Le support de cette confrontation est la situation créée par l'exercice RAMAIN, le groupe et l'animateur.
L'exercice : c'est une situation problématique qui est proposée au groupe et sollicite une recherche individuelle (quelque fois en groupe). Des consignes définissent le cadre de l'activité mais n'indiquent jamais des éléments de réponses. Il s'inscrit dans une programmation qui sollicitent capacités et attitudes non pas les unes après les autres mais simultanément.
"L'intention est de proposer des situations mettant en jeu, dans la mesure du possible, tous les aspects essentiels des activités de la personne".
Le groupe : "bien que les recherches soient très individualisées, ce n'est jamais seul, en présence d'un animateur que chacun les vit, mais dans un groupe à l'intérieur duquel on doit trouver sa place et s'affirmer à partir de ses propres réactions". G. FAJARDO souligne que c'est dans les années vingt que Simonne Ramain opte définitivement pour le groupe dans son travail de rééducation.
L'animateur : le rôle de l'animateur ou de l'accompagnateur est de permettre à l'autre de vivre des expériences, le mieux possible. Il ne juge pas, ne blâme pas, ne récompense, il n'a pas à faire valoir un savoir. La seule récompense de la personne c'est de grandir, d'élargir son rapport au monde, à l'espace et au temps.
Citons encore Simonne Ramain : "c'est de l'animateur que dépendra le succès de l'expérience ; disponibilité à chaque membre du groupe, tous différents ; disponibilité aux l'exercices, tous différents mais également exigeants ; disponibilité à lui-même, pour qui chaque animation est un exercice…. son rôle n'est ni d'aider ni d'imposer, mais de faire vivre et de guider l'expérience, ce qui nécessite qu'il la partage, qu'il l'assume d'une manière différente de celle des participants, mais vraie, toujours en relation avec ses responsabilités".
On comprend la nécessité d'une formation solide avant de s'engager pour animer un groupe. Formation qui consiste à vivre, pour soi de nombreux exercices.
Dés le début de sa recherche, et sans le savoir, Simonne Ramain découvre l'analogie.
Le support proposé à l'activité, à la recherche personnelle n'est jamais d'ordre professionnel, ni lié à la vie courante ou sociale. Il appartient au participant de faire les liens avec l'extérieur à la situation et du "ici et maintenant" de la situation Ramain.
On ne soulignera jamais assez la place centrale que SR a toujours donnée au corps. Dans l'introduction du livre "perception de soi" Simonne Ramain précise sa pensée. "Réduire le corps à un ensemble de muscles, d'os, de nerfs, de vaisseaux c'est comme réduire cette plante à racine, tige, feuilles, fleurs, alors qu'elle est en même temps tout cela et jardin et croissance, et ombre et flétrissure et soif et frémissement…Je ne veux pas d'un corps divisé en psyché et soma pas plus que de l'addition de ces deux pôles ; mon corps est mouvement, entrecroisement d'espace et de temps, de génétique et société, de déterminisme et volonté".
Les exercices de mouvement occupent une place importante dans la programmation de l'ensemble des exercices.
Certes, on peut regretter que Simonne Ramain n'ait pas voulu davantage dire sa pensée profonde. Dans de nombreux domaines elle a eu des intuitions, notamment dans celui de la neuro-psychologique, qui se vérifient par les récentes découvertes de ces dernières décennies. Telle était sa volonté.
Mais quel bonheur d'avoir à rechercher pour soi et par soi-même, par un long processus d'évolution, le chemin de la liberté et de l'autonomie.
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